Emma Durand, photographe boudoir à Monaco

Rendre hommage à la beauté des femmes

Emma Durand habite à Menton, sur la Côte d’Azur, elle est photographe spécialisée dans le boudoir et la photo thérapie, pour redonner confiance aux femmes, et une meilleure acceptation de leur corps, elle propose des séances photo intimistes et les accompagnes dans leurs démarches.

Dans les coulisses d’un shooting boudoir avec la photographe Emma Durand.

À vrai dire, elle est devenue photographe boudoir un peu par hasard, il y a 3 ans. Il faut dire aussi, que même prendre des photos lors de ses voyages ne lui a jamais vraiment plu. Et pourtant.

C’est en achetant son premier appareil photo, et en se photographiant toute seule, qu’elle y a trouvé du plaisir, et du réconfort. Emma ne fait jamais les choses à moitié, et lorsqu’elle s’intéresse d’un peu plus près aux techniques photographiques, c’est une seconde révélation et se forme auprès des meilleurs (j’ai eu cette chance !) et lance son entreprise 6 mois plus tard. 

Elle se sent immédiatement à sa place dans ce beau métier, et alors qu’elle se lasse très vite de ses différrents boulots, ça fait 2 ans et demi qu’elle exerce à son compte et ne s’ennuie plus jamais ! 

Emma sait que rien n’est facile dans la vie, mais ça vaut la peine de faire les efforts nécessaires pour faire ce que l’on aime. Aujourd’hui, elle accompagne les femmes à retrouver confiance en elles et en leurs corps à travers la photo. Sans doute , et ça a été la meilleure décision de sa vie !

photographe boudoir Monaco
La photo boudoir peut-être une forme de thérapie – © Emma Durand

Peux-tu nous expliquer ce qu’est la photothérapie, et comment t’es venue l’idée de proposer ce service ?

Pour moi, la photothérapie, comme son nom l’indique, c’est utiliser la photo à des fins thérapeutiques. J’utilise la photo pour sublimer le corps de la femme afin qu’elle puisse se voir sous un autre angle.

Dans le quotidien, face au miroir, on ne se voit pas forcément sous son meilleur jour. Et mon rôle, c’est de magnifier et de montrer le meilleur de chaque femme, pour leur montrer qu’elles sont belles telles qu’elles sont. Et qu’elles n’ont pas à changer afin de se plaire.

Au-delà de l’aspect esthétique, il y a un réel impact sur l’estime de soi personnelle (en positif bien sûr). L’idée de proposer des shootings de photothérapie vient de mon histoire personnelle. Quand j’étais plus jeune, j’avais une relation avec mon corps très compliquée. Je n’aimais pas mon corps, je me trouvais trop ronde. 

Et quand j’ai découvert la photo, forcément, je n’avais pas de modèles, et donc j’ai été mon propre modèle. J’ai fait des autoportraits en lingerie et ça m’a vachement plu, je sentais que les shootings me donnaient vraiment confiance en moi et c’est là où j’ai eu envie d’aider les autres femmes à elles aussi gagner en estime d’elles-mêmes.

Photographe Boudoir 06
Photographe boudoir Monaco – © Emma Durand
Photographe lingerie Monaco
Photothérapie pour se sentir belle – © Emma Durand

Quel est le profil type des personnes à qui tu proposes tes séances photo ?

Je réserve mes séances de photothérapie aux femmes, c’est un choix totalement personnel, mais ce sont celles avec qui j’aime le plus travailler. J’aime mettre en avant les courbes et la féminité de chaque femme que je prends en photo.

Ensuite, en ce qui concerne les femmes qui me contactent, le plus souvent, c’est pour retrouver confiance en elles suite à une maladie, une grossesse, un gros changement physique ou tout simplement pour se retrouver belles à nouveau. 

Quel matériel utilises-tu et penses que celui-ci influence ta manière de photographier ?

J’utilise un Nikon D750 ainsi qu’un 50mm f/1.8. Je ne pense pas que le matériel permet plus facilement de faire de “belles photos” comme on peut souvent l’entendre. Mais c’est vrai qu’être en confiance et à l’aise avec son matériel n’a pas de prix. Personnellement, ça me permet de me concentrer uniquement sur mon modèle et de ne pas me poser un milliard de questions.

Où puises-tu ton inspiration ?

Je dirais dans chacune des femmes que je photographie. Je laisse venir à moi ce qu’elles m’inspirent, et c’est à chaque fois très différent d’une femme à l’autre. On peut passer de la douceur à la sensualité à un style beaucoup plus affirmé. 

Ensuite, je dirai que je puise mon inspiration dans ma propre féminité. Je fais pas mal d’autoportraits, et j’aime beaucoup tester de nouvelles choses que je peux ensuite proposer en séance à mes clientes. 

Je me laisse souvent guider par mon humeur du jour et je fais en sorte de trouver des poses qui mettent le corps le plus en valeur possible.

Sinon, j’aime bien regarder les œuvres de photographes boudoir, mais je déteste le plagiat donc je ne reproduis jamais ce que je peux voir, j’essaie toujours d’apporter ma touche personnelle.

Emma Durand photographe
Backstage photo boudoir – © Emma Durand
Emma Durand photographe boudoir
© Emma Durand
Emma Durand Photographe
© Emma Durand

As-tu déjà reçu une récompense pour ton travail, et penses-tu concourir pour en obtenir une ?

Je n’ai jamais reçu de récompense ni fait de concours pour en obtenir une. Je trouve mes plus belles récompenses dans le sourire de mes clientes lorsqu’elles découvrent leurs photos. C’est ce qui me fait aimer mon métier et ça me confirme chaque jour que je suis à la bonne place.

Concourir pour un prix ? Pourquoi pas, mais je trouve les concours très réducteurs. Qui peut décider si telle photo est plus belle qu’une autre ? Sur quels critères ? La beauté est tellement subjective ! Mais ça ne m’empêche pas d’admirer les photos récompensées, et à juste titre.

Et je peux dire que pour le moment je ne ressens pas le besoin d’être validée par les autres, faire ce que j’aime et aimer ce que je fais me comble déjà largement.

Réponds-tu à toutes les demandes, ou tu sélectionnes tes sujets en cohérence avec ton travail ?

Au tout début de mon activité, j’avais tendance à dire oui un peu à tout et n’importe quel projet. J’avais le sentiment que c’était la bonne chose à faire si je voulais avoir plus de clients et gagner de l’argent. 

Mais avec le temps, je me suis rendu compte qu’accepter tout et n’importe quoi, c’était surtout un bon moyen d’attirer encore plus de projets qui ne sont pas en cohérence avec moi-même. 

J’ai donc décidé de n’accepter que des projets photo qui me plaisent et qui soient en cohérence avec ce que je propose. Eh bien, depuis ce jour-là, je n’ai que des demandes pour de la photothérapie !

Comment trouves-tu tes futurs clients, tu fais du marketing, ou as- tu de la chance ?

Je pense que la chance n’existe pas dans une entreprise. Je le vois plus comme tout un tas d’opportunités qu’on a l’occasion de saisir ou non. 

Je ne fais pas de grands plans marketing, ni d’organisation sur les 10 ans à venir. Mon truc, c’est de connecter avec les personnes que j’ai en face de moi et de les écouter vraiment. Je prends le temps de discuter avec chacune d’entre elles, je m’intéresse sincèrement à leur histoire et c’est en ressentant cette bienveillance que les clientes sautent le pas avec moi. 

Je vois mon entreprise comme un humain connectant avec un autre humain et c’est ça qui me plaît énormément dans mon métier. 

Comment prépares-tu ta session avec tes clients, et quels conseils ou directives leur donnes-tu pour réussir ta mission ?

Avant toute chose, je prends le temps de parler avec chacune de mes clientes afin de déterminer leurs attentes au plus juste, et de connaître leur parcours et leur histoire si elles le souhaitent. 

Ensuite, le jour J, j’y vais au feeling. Je n’ai pas de « plan » prédéfini. Je m’inspire du modèle que j’ai en face de moi ainsi que de l’environnement, de la lumière, etc. Pour la mettre le plus en valeur possible.

Pour les conseils et directives, je leur demande de venir avec des tenues dans lesquelles elles se sentent belles et surtout à l’aise. Et bien évidemment, je les guide sur les poses, parfois, je les leur montre moi-même.

Photographe boudoir Côte d'Azur
Photographie de boudoir – © Emma Durand

Tu te considères plus comme une photographe ou une thérapeute ?

Je me considère comme une humaine avant tout qui utilise la photo pour faire du bien autour d’elle. La photographie est surtout un outil pour aider les femmes qui croisent mon chemin. Je ne sais pas si ça fait de moi une thérapeute, mais mes photos sont une thérapie, totalement. 

Personnellement, j’aime bien me définir en tant que « Révélatrice de beauté », je trouve que ça me correspond plutôt pas mal.

Dirais-tu que chaque séance de portrait est différente, et si oui, sous quelle forme ?

Oui, totalement ! Pour moi, chaque séance est différente et il y a autant de séances qu’il y a de clientes. Tout d’abord, parce que la personne en face de moi est différente, elle a son propre vécu et ses propres attentes. Je travaille beaucoup au feeling, selon la personne que j’ai devant moi, par conséquent aucune séance ne se ressemble.

Il m’arrive d’expérimenter énormément de choses lorsque que la cliente est ok avec ça, et à d’autres moments, je vais rester plus “classique”.

Selon la personne que j’ai en face de moi, il y a également la façon de communiquer qui va changer : si je suis face à quelqu’un de très ouvert et à l’aise, je vais plutôt être sur le ton de l’humour, face à quelqu’un de stressé, un peu fermé, j’opte pour un maximum de bienveillance et de douceur.

Ensuite, au niveau des poses : si la personne a déjà fait des shootings, je vais lui laisser un peu plus de liberté que quelqu’un qui n’en a jamais fait auquel cas je vais la guider au maximum.

Quels sont tes moments préférés lors des prises de vue ?

Ce que j’adore pendant les séances photo, c’est assembler plusieurs éléments pour n’en faire qu’un, à la manière d’un peintre avec sa toile. Utiliser des éléments du décor (ou pas), jouer avec la lumière, les courbes ou cheveux du modèle, etc. 

C’est aussi voir le corps de mon modèle se transformer dans l’objectif. Voir ce que j’appelle « l’empowerment » de mes clientes se faire sous mes yeux, les voir passer d’une femme un peu timide à une femme qui ose et qui a confiance en elle.

Avec le temps, tu as acquis une signature qui t’est propre, comment as-tu travaillé et trouvé ton style, et quelle approche lui donnes-tu ?

On ne trouve pas son style du jour au lendemain, mais avec beaucoup de temps et d’entraînement. Que ce soit le style de photos ou de retouches, je l’ai acquis avec le temps et au fil des séances photo. 

Voilà comment je vois les choses : plus on s’entraîne, et plus on apprend, plus on devient bon, et donc on peut adapter nos nouvelles connaissances pour trouver un style qui nous plaît. 

Par contre, je pense que le style d’un photographe ne reste pas figé dans le temps. Je pense qu’il évolue en même temps que nous. Que le style d’aujourd’hui, même s’il nous semble parfait, ne sera pas le même dans 2 ans.

Emma Durand Photographe
Emma Durand en pleine séance de photographe boudoir.
Emma Durand boudoir Monaco
Prendre confiance en soie avec la photo – © Emma Durand
photothérapie Monaco
Photo boudoir en lingerie – © Emma Durand

Penses-tu que la photographie a évolué ces dernières années, et de quelle manière ?

Je suis dans le monde de la photographie depuis 3 ans seulement, je n’ai peut-être pas beaucoup de recul sur la question. Mais effectivement, j’ai le sentiment que la photographie a évolué ces dernières années. 

J’ai l’impression qu’aujourd’hui les gens font de plus en plus appel à des photographes professionnels pour leur plaisir personnel. Outre les mariages, les événements, etc. Les personnes s’ouvrent de plus en plus aux portraits. Que ce soit pour satisfaire leur ego ou pour réparer leur estime d’eux même. 

À part ça, je trouve que le métier de photographe est devenu un peu trop “banalisé”. Trop de personnes se proclament photographes parce qu’ils ont un téléphone performant. Trop de personnes voient le métier de photographe comme un simple “hobby” et comme quelque chose de simple. S’ils savaient !

C’est pour ça qu’à travers mes réseaux sociaux, j’essaie un maximum d’éduquer les gens sur ce métier, en leur montrant l’envers du décor par exemple. Qu’on n’appuie pas juste sur un bouton toute la journée, et qu’on ne fait pas que de la photo non plus, une entreprise implique bien plus que cela. 

As-tu un ou plusieurs axes à améliorer dans ton travail photographique ?

Là, tout de suite, si je ne devais en choisir que deux, je répondrais de retravailler ma retouche photo et d’utiliser encore mieux la lumière. Mais honnêtement, j’aimerais tout améliorer. Et c’est également pour ça que j’aime autant la photo. C’est qu’on ne s’ennuie jamais ! On évolue et on apprend constamment. 

La lumière est importante en photographie, tu es plutôt lumière naturelle, flash, ou les deux ?

Lumière naturelle à fond pour ma part. 

J’adore jouer avec la lumière naturelle et le contre-jour, je trouve qu’elle met vraiment plus en valeur les courbes et le corps féminin. Et j’ai la chance d’habiter dans le sud donc ce n’est pas ce qui manque même en intérieur ! 

T’arrive-t-il de rencontrer une personne timide ou qui hésite le jour de la séance portrait ? Comment la rassures-tu ? 

Bien sûr, je travaille avec des femmes qui n’ont pas confiance en elles donc je me retrouve quasi systématiquement face à des personnes qui n’osent pas se dévoiler ou qui ont peur de se ridiculiser.

Mon truc c’est l’humour pour détendre l’atmosphère et beaucoup de bienveillance. Chez moi il y a 0 jugement, 100% de bonne humeur.

Photographe Monaco
Après la prise de vue boudoir, la retouche photo – © Emma Durand

La photothérapie va au-delà de l’image extérieure, comment s’assure-t-on d’être toujours le bon interlocuteur, et comment t’adaptes-tu à chaque personne qui manque de confiance en soi ?

Avant toute chose, je m’assure que la personne en face de moi se sent prête à faire une séance photo. Poser en lingerie n’est pas un exercice facile lorsque l’on manque de confiance et d’estime de soi. 

Je mets tout en œuvre afin de cerner au mieux les besoins des personnes qui me contactent et si je sens que je peux les aider avec la photothérapie, alors je leur propose.

La photothérapie n’est pas miraculeuse, comme tout c’est un chemin qui se fait pas à pas. Et c’est un excellent premier pas vers l’acceptation de son corps et de son image. 

Quelle est la chose la plus folle que l’on t’est demandée, et/ou que tu aimerais réaliser lors d’une session portrait ?

Je n’ai pas le souvenir qu’on m’ait déjà demandé, quelque chose qui m’est vraiment surprise, par contre j’aimerais beaucoup réaliser un roadtrip dans les grandes villes d’Europe pour photographier des femmes d’origines différentes. 

Quel est, d’après toi, le secret d’un beau portrait ?

La première chose qui est primordiale pour moi, c’est l’entraînement pour toujours évoluer et trouver ce qui nous plaît et nous plaît moins.

Ensuite, je dirai la lumière encore une fois ! Pour moi, une belle lumière change vraiment tout, en tout cas dans ce que je fais.

Et enfin, je dirai l’émotion qui se dégage de la photo, quand elle transmet quelque chose à celui qui la regarde. Ça peut être dans la pose, dans l’expression de la modèle, dans la composition, etc. 

Comme on dit, la beauté se trouve dans l’œil de celui qui la regarde.

Dirais-tu que ton métier est saisonnier ? Et que fais-tu d’autres pour entretenir ta passion, ton travail ?

Je dirai que oui et non. Contrairement aux photographes de mariage, je n’ai pas de saison particulière. Par contre j’ai remarqué qu’en été, j’ai plus de demandes. Les gens bougent plus, ils sortent plus et sont de meilleure humeur. Et c’est vrai qu’en hiver, faire des photos en lingerie c’est pas ce qu’il y a de plus encourageant !

Quand je n’ai pas énormément de travail, je fais énormément d’autoportraits. Ça me plaît beaucoup et ça entretient ma créativité. Sinon j’essaie d’échanger un maximum avec d’autres photographes et modèles.

Ce n’est pas évident d’ailleurs, en tout cas, dans la région, j’ai l’impression qu’il y a une sorte de méfiance envers les autres photographes. Donc je sélectionne encore mieux les personnes avec qui j’échange !

Merci Emma d’avoir répondu très sincèrement à toutes ces questions, tes réponses ne manqueront pas d’inspirer d’autres passionnés de photo, et sans aucun doute, de nombreuses femme qui souhaitent retrouver confiance en elle.

Pour contacter Emma, rendez-vous sur son site officiel.

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